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Les
deux fêtes de la Saint-Jean
Le feu est
un symbole très présent aux solstices ou aux
équinoxes. Fréquemment occasion à des feux
cérémoniels, la nuit du solstice (du latin sol
stare évoquant "l'arrêt" du soleil)
d'été était ainsi réputée surnaturelle, comme
d'autres nuits du printemps telles la Pâques ou la
Saint-Georges.
Quoi qu'il
en soit, la "Saint Jean d'été"
(Solstice d'été, St Jean Baptiste, 24 Juin) et la
"Saint-Jean d'Hiver" (Solstice d'hiver,
St Jean l'Evangéliste, 27 Décembre) forment un couple
étonnemment contrasté. Alors que la première est une
fête d'extérieur, à la fonction sociale affirmée
grâce aux "feux de joie", la seconde
est une fête d'intérieur toute familiale qui s'est
longtemps manifestée autour d'une bûche dans la
cheminée (la "bûche de Noël"
:-).
La
Saint-Jean d'été comme la Saint-Jean d'hiver furent
établies par l'Eglise pour "christianniser"
les coutumes païennes préexistantes : la Saint
Jean-Baptiste fut placée le 24 juin et la "Saint-Pierre
Saint-Paul" le 29 juin ; de même, le choix du
25 décembre pour la nativité du Christ ("Noël"
; apparu vers 330) n'était pas anodin, il était
destiné à "couvrir" les fêtes païennes du
solstice d'hiver. Ceci explique qu'à plusieurs reprises
l'Eglise se soit élevée contre les usages
superstitieux, danses et "immodesties" de
cette fête du Solstice (dans certains lieux, la
pratique du feu de joie expiateur était considérée
comme "diabolique").
Notons,
enfin, que Saint Jean le Baptiste est, avec le Christ et
la Vierge, le seul Saint dont on célèbre la nativité
: c'est habituellement la date de mort d'un saint, sa
"naissance à la vie nouvelle", qui est
retenue pour sa fête. Le "dernier prophète"
avait annoncé : "Il faut que lui (le Christ)
grandisse et que moi, je décroisse".
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savoir plus :
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Saint-Jean le Baptiste
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Jean
Baptiste est avant tout le prophète contemporain du
Christ. Il mena une vie de jeûne et de pénitence dans
le désert. Le message de Saint Jean dans le désert fut
d'abord de demander au peuple d'Israël de se préparer
à la venue du Messie qu'il annonçait imminente...
"préparez les chemins du seigneur, aplanissez sa
route..." A la suite de ce message, de nombreux
juifs vinrent se faire baptiser par lui dans les eaux du
Jourdain.

Saint
Jean annonce la venue du Christ qu'il baptisera. Au
moment de ce baptème décrit dans les évangiles, une
colombe s'envola dans le ciel, représentant la Paix et
l'Esprit nouveau du Christ. En dépit de l'honneur qui
lui était fait, Saint Jean tint à marquer son
admiration et sa confiance à Jésus en lui disant ces
mots restés célèbres: "Je ne suis pas digne de délier
la courroie de ta sandale".
Sa
mère Elisabeth, du clan d'Aaron, était connue comme étant
stérile et se désespérait de ne pas donner naissance.
Au moment où son mari Zacharie était au temple, un
ange lui apparut et lui annonça la naissance d'un prophète.
Toute la famille entra alors en prière intensément
pendant un mois. Quelques jours plus tard, Elisabeth lui
apprit qu'elle était enceinte d'un enfant. Elle mit au
monde un fils. Saint Jean Baptiste est reconnu prophète
par toutes les religions du Livre.

Cet
homme d'une spiritualité très profonde dérangeait les
puissants et fut tué à la demande de la fille du roi Hérode
qui avait souhaité recevoir sa tête sur un plateau
d'argent. C'est cette même tête, cette précieuse
relique, qui selon la légende arriva donc
miraculeusement à St Jean d'Angély.

Sources : http://kola.dcu.ie/~pollen/surprises/juin98/saintjean.htm
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La fête de la Saint-Jean d'été
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Une
fête d'extérieur :
La fête de la Saint-Jean doit être l'occasion de
se rassembler, de se retrouver, de fraterniser.
C'est une fête communautaire rassemblant tous les
villageois et le feu était dressé à un endroit
facile d'accès (une place, un lieu en hauteur,
une croisée de chemins...).
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Une
fête sociale : Les
"feux de joie", allumés par un prêtre,
un notable ou le doyen de l'assemblée, donnaient
à la nuit un caractère festif. A Paris, c'était
le roi de France lui-même qui allumait le feu de
la Saint-Jean. de façon générale, ce pouvait être
l'occasion de danser ou d'organiser un bal
populaire, et il était de coutume que les futurs
ménages se déclarent ce soir-là.
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Une
fête expiatrice :
On jetait autrefois dans les feux des créatures
maléfiques, relatives aux sorcières (chats,
crapauds, couleuvres...), et encore aujourd'hui on
y lance des "sorcières", mannequins de
paille ou de pâte à papier au nez crochu. Les
croyances populaires associaient aussi la fête de
la St Jean aux fées, aux lutins et aux esprits
follets... Enfin, des feux mobiles propriatoires
brûlaient également ce soir-là (brandons
promenés dans le vergers, etc.).
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Une
fête protectrice :
Les feux étaient réputés protecteurs des
récoltes et la fumée qui s'en dégageait était
censée purifier les danseurs et le bétail. On
les disait fécondants, ce qui explique qu'on les
enjambait volontiers. Les sauts promettaient aussi
de se marier dans l'année et préservaient des
maladies. Enfin, cendres et tisons, supposés
garantir de la foudre et de l'incendie, étaient
conservés ou répartis dans les champs.
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Une
fête magique :
Les coutumes autour de l'eau (sources, fontaines,
cours d'eau, mer...) étaient au moins aussi
importantes que celles autour du feu. On en
buvait, on en donnait à boire aux animaux, on s'y
baignait... La rosée du matin était également
investie de vertus magiques : on la recueillait
dans un drap et on s'y roulait, par exemple ; et
les "herbes de la Saint-Jean" qui en
étaient impregnées étaient cueillies comme
talismans ou commme "herbes
guérisseuses".
Source
: Fêtes et traditions occidentales (Nadine
Cretin, 1999, PUF).
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La
fête de la Saint-Jean aujourd'hui |
La pratique des feux de
la Saint-Jean, bien que souvent abandonnée, n'a pas
disparu des différents pays d'Europe, et elle se
pratique encore dans de nombreux villages ou
villes. Ils peuvent avoir lieu jusqu'à la fin Juin et
être doublés, à la fête des Saints Pierre-et-Paul
(29 juin) ou à la Saint-Thiébaut (30 juin). Notons
aussi que la fête de Saint Jean Baptiste est
aujourd'hui encore la fête nationale du Québec,
et qu'elle est aussi une fête maçonnique
importante à travers le monde.
En
effet, pour ce qui concerne le Québec, le pape Pie
X proclama officiellement, en 1908,
Saint-Jean-Baptiste patron de la nation
canadienne-française. En 1925, la législature de
Québec déclare le 24 juin congé férié. En 1948,
le drapeau fleurdelysé est consacré officiellement
drapeau du Québec et vient se substituer à la
feuille d'érable. Les défilés de la Saint-Jean
adoptent des thèmes qui célèbrent la grandeur du
peuple et de ses héros. Avec la révolution
tranquille des années 60, l'aspect religieux de la fête
s'estompe et les festivités deviennent patriotiques,
pour finir nettement politique (indépendantiste) à
la fin des années 1970. Aujourd'hui cependant, depuis
le référendum de 1995, cette fête a retrouvé sa
tranquilité et sa séreinité.
Mais, à
Saint-Jean d'Angély, malgré le patrimoine
historique que l'on sait, aucune fête de la
Saint-Jean digne de ce nom n'a jamais été organisé.
Simplement des fêtes foraines, ou alors une fête
locale. C'est dommage : une grande fête populaire,
d'ampleur nationale ou internationale, pourrait
facilement être organisée dans ce lieu exceptionnel,
à l'Abbaye Royale ou près du plan d'eau, au bord de
la Boutonne. C'est ce pour quoi nous nous engageons, les
Compagnons de Saint-Jean, et nous espérons bien qu'un
jour, cette fête verra le jour : une grande fête
populaire, oecuménique et internationale.
Pour les
québecois, ce serait, de surcroît, un intéressant
retour aux sources, aux racines, puisque beaucoup de
familles vinrent de la Saintonge ou de l'Aunis, fuyant
les persécutions religieuses.

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